La Pathologie Ligamentaire

La stabilité du genou, indispensable à son bon fonctionnement est assurée par les ligaments…

Anatomie

Le genou est constitué de trois os : le fémur, le tibia et la rotule. La stabilité du genou, indispensable à son bon fonctionnement est assurée par :
– les ligaments latéraux situés de part et d’autre du genou
– les ligaments croisés, antérieur et postérieur, situés au milieu du genou et constituant ce qu’on appelle le pivot central

Le rôle principal du Ligament Croisé Antérieur est de lutter contre le tiroir antérieur, c’est à dire la translation antérieure du tibia sous le fémur

La rupture du LCA : Conséquences

L’entorse grave du genou avec rupture du Ligament Croisé Antérieur a lieu le plus souvent lors d’un traumatisme sportif. C’est « en se tordant le genou », c’est à dire par un traumatisme indirect du genou, que l’on se rompt le Ligament.

Le plus souvent les patients ressentent un dérobement du genou, une douleur vive, et ont un gros genou.


L’examen clinique suffit le plus souvent pour faire le diagnostic. L’IRM est un complément indispensable pour confirmer le diagnostic, et surtout pour faire un bilan complet du genou à la recherche notamment de lésions méniscales associées.

L’absence de ligament croisé antérieur expose le patient à plusieurs risques :
– la survenue d’accidents d’instabilité, c’est à dire de dérobements du genou suivis de douleurs et d’épanchements. La survenue de ces accidents empêche la pratique du sport, notamment des sports de pivot comme le football.
– à long terme, le genou va s’altérer, et il est actuellement prouvé scientifiquement que la rupture du LCA engendre l’arthrose.

La chirurgie ligamentaire

La décision d’une intervention se fait au cas par cas, en fonction de nombreux critères : l’âge, les activités sportives et professionnelles, les lésions associées, etc.

La suture d’un ligament croisé est inefficace, car, une fois rompu, le ligament ne peut pas cicatriser. Il faut donc remplacer le LCA rompu : c’est ce qu’on appelle une ligamentoplastie.

Les ligaments artificiels ont toujours donné des échecs jusqu’à présent, et ne sont donc plus utilisés.

On utilise une autogreffe tendineuse, c’est à dire que l’on prélève un tendon qui va remplacer le ligament rompu. Grossièrement il existe deux techniques différentes :


– la technique du tendon rotulien (Kenneth Jones)

C’est une partie du tendon rotulien qui sera prélevé (environ 1/3) et qui permettra de remplacer le LCA. Par une courte incision qui part de la pointe de la rotule jusqu’au sommet de la tubérosité tibiale on prélève le tiers du tendon rotulien avec ses attaches osseuses. La suite de l’intervention se déroule sous arthroscopie : on introduit une caméra dans l’articulation qui va permettre de faire un bilan complet (ménisques et cartilages). Les reliquats du LCA lésé sont enlevés, puis le transplant tendineux et mis en place exactement au même endroit que l’ancien ligament. Il est fixé par des systèmes bio résorbables, c’est à dire non métalliques.

la technique des tendons des muscles ischio-jambiers (DIDT) Les tendons prélevés sont les tendons des muscles droit interne et demi tendineux. Pour ce faire, on pratique une courte incision à la partie interne du tibia. Le reste de l’intervention est identique à celle précédemment décrite.

Rééducation après ligamentoplastie du genou

A) Mise en garde :

Toute opération chirurgicale ne se décide pas « à la légère » ; la ligamentoplastie du genou en particulier.
Conscient des risques inhérents à la chirurgie et à l’anesthésie, le résultat d’une ligamentoplastie dépendra de « votre état psychologique » en vue de cet acte, de votre capacité à investir du temps dans la rééducation post-chirurgicale.

En clair, ne décidez pas d’une ligamentoplastie si pour une raison quelconque vous êtes angoissés, stressés, « déprimés » et/ou vous ne pourrez pas consacrer entre six à huit mois à la rééducation post-opératoire. Vous risqueriez, en effet, malgré un geste chirurgical parfait de provoquer des problèmes articulaires, tissulaires pouvant être irréversibles.

La décision d’une ligamentoplastie sera donc le fruit d’une discussion avec votre chirurgien orthopédique et votre médecin du sport traumatologue ou rééducateur qui vous suivront tout au long de votre « marathon rééducatif »

B) Objectif de la rééducation :

Récupérer un genou aussi « performant » qu’avant l’opération.

C) La rééducation :

1) les 2 premiers mois : récupérer une marche normale

– éliminer rapidement le gonflement et l’inflammation du genou
– marche sous couvert de cannes anglaises et d’une attelle amovible
– récupération rapide de l’extension et de la flexion à 90°
– détente, réveil musculaire du quadriceps par le biais de contractions isométriques
– travail de verrouillage du genou en chaîne fermée
– travail de presse 0°-20° de flexion

2) 3ème mois : période de fragilité « du nouveau ligament croisé antérieur ». Utilisation symétrique de votre genou.

Si le genou le permet (plus d’inflammation), reprise possible de l’activité professionnelle en fonction des contraintes physiques imposées par celle-ci.

Nous rechercherons la symétrie parfaite du geste lors de la marche, de la course à pied sur terrain stabilisé et plat, du vélo et de la natation (crawl uniquement).

Compte tenu de la fragilité du « néo-ligament », la musculation, à proprement parler, du quadriceps en leg (assis sur un fauteuil et soulèvement de charges) est interdite. Seule des techniques isométriques et dynamiques dites en chaînes fermées seront effectuées.

De même les exercices dits de proprioception (travail permettant de maîtriser et corriger les positions d’instabilité d’une articulation dans l’espace) devront être effectués de préférence couchés ou assis.

3) à partir du 4ème mois : solidité suffisante du néo-ligament, priorité au renforcement musculaire.

– mesure du déficit de force musculaire du quadriceps côté opéré par rapport à celui du côté « sain » grâce au test de Cybex
– renforcement musculaire jusqu’à combler le déficit
– intensification de la course à pied, piscine, vélo, sports dans l’axe pour améliorer la forme physique.


Attention : une mauvaise forme physique, ainsi qu’une compensation du travail du genou opéré sur le genou sain peut avoir pour conséquence « tragique » une rupture du ligament croisé antérieur côté sain ou bien une rupture du néo-ligament.
– proprioception ( planche d’instabilité , tampoline …..)