Ménisques

Menisque

Cette lésion est la lésion traumatique la plus fréquente du genou…

Signes cliniques

Vous avez :
– Une douleur de la face interne ou externe du genou
– Des claquements dans le genou ou des sensations de crissements
– Des blocages réguliers du genou
– Un épanchement récidivant du genou…

* Vous avez peut-être : une lésion d’un MENISQUE
*Cette lésion est la lésion traumatique la plus fréquente du genou : elle touche chaque année 4 femmes/10000 et 9 hommes/10000.

Anatomie

C’est l’amortisseur du genou.

Il y a 2 ménisques dans le genou : un interne et un externe. ls sont en forme de croissant : le ménisque externe est un peu plus fermé que l’interne, presque en forme de 0.

Ils sont attachés l’un à l’autre et aux ligaments croisés du genou avec lesquels ils fonctionnent en harmonie.


Ils suivent les mouvements du fémur et du tibia lors de la flexion et de l’extension du genou pour s’adapter au mieux à toutes les situations. Le ménisque interne est fixé au ligament latéral interne du genou sur toute sa longueur : il est donc plus stable et moins mobile que le ménisque externe mais en même temps très vulnérable aux mouvements de cisaillement crées par la rotation du genou.

Le ménisque externe n’est pas attaché à la capsule articulaire sur toute sa longueur et est séparé du ligament latéral externe : il est donc plus mobile et moins stable que le ménisque interne.

Imagerie

Les ménisques ne sont pas calcifiés comme l’os : ils sont donc invisibles sur des radiographies simples.
Deux examens peuvent les visualiser :
– L’un par l’intermédiaire d’un produit de contraste injecté dans le genou : L’ARTHROSCANNER. L’arthroscanner est également très utile pour l’étude du cartilage.
– L’autre sans injection : l’IRM : qui est également utile pour étudier les ligaments du genou : surtout le ligament croisé antérieur, mais aussi le ligament croisé postérieur ou les ligaments latéraux interne ou externe.

Votre médecin ou votre chirurgien vous prescriront l’un ou l’autre de ces examens en fonction du type de lésion associé à la lésion méniscale qu’ils recherchent (lésion du cartilage ou lésion ligamentaire)

Les lésions méniscales sont très variables dans leur forme et leur localisation :
Il peut s’agir de fissures, de languettes plus ou moins mobiles, de grands fragments déplacés (encore appelés anses de seau, souvent responsables de blocages aigus du genou) .
Les fissures peuvent être verticales, horizontales, radiaires.
Le ménisque interne est surtout atteint au niveau de sa partie postérieure, avec extension progressive vers la partie moyenne, plus rarement vers la partie antérieure.
Le ménisque externe est surtout atteint au niveau de sa partie moyenne, avec extension possible vers l’avant, mais aussi vers l’arrière.

Imagerie

Certaines atteintes du ménisque sont plus rares :
– La désinsertion méniscale périphérique, souvent associée à une lésion du ligament croisé antérieur, elle correspond au détachement du ménisque de ses attaches ligamentaires périphériques.


– Les lésions rares :
• Ménisque discoïde congénital (ménisque en forme de disque, surtout visible sur le ménisque externe chez l’enfant)
• Kyste méniscal : surtout externe, il est toujours associé à une fissure méniscale horizontale. Il se traduit parfois par une petite boule visible sous la peau.
• Ossicule méniscal : petite ossification à l’intérieur du ménisque. Images de kyste, d’ossicule.

Pourquoi opérer

– Parce que la lésion est responsable de la douleur et que son traitement entraîne une guérison dans plus de 80% des cas.
– Parce que la présence d’une lésion méniscale peut être responsable d’autres lésions, elles-mêmes irréversibles : notamment des lésions cartilagineuses par frottement anormal de parties détachées des ménisques sur le cartilage adjacent.

L’intervention

L’ARTHROSCOPIE est la règle pour la chirurgie méniscale.
Elle consiste à introduire une caméra dans le genou par une petite incision et un (ou plusieurs) instruments par une (ou plusieurs) autres incisions.
Ces instruments servent la plupart du temps à enlever le fragment de ménisque détaché responsable de la douleur. La chirurgie méniscale est donc CONSERVATRICE : elle enlève le fragment responsable et conserve le reste du ménisque.
Parfois , en cas de désinsertion périphérique, une réparation méniscale est possible par un système de petites ancres et de fils.


L’anesthésie est le plus souvent loco-régionale consistant à endormir le genou concerné ou les 2 jambes (rachianesthésie)

L’intervention se fait en AMBULATOIRE : le patient rentre le matin de l’intervention et sort le soir même avec un pansement simple, sans béquilles ni attelle, avec autorisation de marcher immédiatement.

Les suites opératoires

La marche est autorisée immédiatement, mais il faut savoir se reposer pendant quelques jours après l’intervention.
La reprise du travail est souvent rapidement possible, parfois après quelques jours pour les patients qui ne doivent pas conduire de véhicule et qui ont un travail sédentaire.
Pour les patients qui ont un travail plus lourd ou qui doivent conduire un véhicule, un repos de 2 à 3 semaines est conseillé.
Quelques séances de rééducation, démarrées quelques jours après l’intervention permettent une récupération optimale de la mobilité et de la tonicité du genou.
La récupération après chirurgie méniscale d’exérèse sur le ménisque interne survient habituellement en un à deux mois, la reprise des sports pouvant être débutée à 2 mois.


Le délai est souvent un peu plus long pour le ménisque externe , de 2 à 3 mois . En cas de réparation méniscale, le délai est également plus long, de l’ordre de 2 à 4 mois.
Les résultats à long terme sont bons, d’autant meilleurs qu’il n’existe pas de lésion associée (ligamentaire ou cartilagineuse)
– 90% des genoux ayant bénéficié d’une méniscectomie partielle interne (ablation d’un fragment de ménisque) et 70% des méniscectomies externes sont parfaitement indolores et normaux 15 ans après lorsque la lésion du ménisque est isolée et d’origine traumatique (pas de lésion ligamentaire ni cartilagineuse associée)
– 70% des réparations méniscales aboutissent à une cicatrisation méniscale.

Les complications

Elles sont rares voire exceptionnelles (<0,1%)
Epanchement sanguin, Infection, Algodystrophie, Phlébite, lésion ligamentaire, lésion vasculaire, bris de matériel, chondrolyse rapide.

Il ne faut pas confondre les complications propres de la chirurgie méniscale, rares, avec les conséquences des lésions parfois associées aux lésions méniscales.
1°) Ainsi, une lésion du LIGAMENT CROISE ANTERIEUR est responsable d’une INSTABILITE, la lésion du ménisque est une CONSEQUENCE de l’absence de ligament croisé antérieur. Elle traduit la mauvaise tolérance de l’instabilité et est un tournant vers l’aggravation dans l’histoire de l’instabilité par rupture ligamentaire. Une reconstruction ligamentaire est ainsi au mieux efficace AVANT l’apparition des lésions méniscales
2°) L’association à des lésions du CARTILAGE (ou lésions chondrales) est également possibles : ces lésions cartilagineuses évoluent POUR LEUR PROPRE COMPTE, d’où l’importance d’effectuer la chirurgie méniscale AVANT leur apparition. La persistance d’une douleur, plus sourde et présente à la marche prolongée , est souvent liée à ces lésions cartilagineuses