Fracture épaule

Pourquoi fait on une fracture à l’épaule ?

Les fractures d’épaule, notamment les fractures de l’extrémité supérieure de l’humérus, sont des fractures fréquentes, en particulier chez la femme après 50 ans.

Elles sont en effet liées à un phénomène d’appauvrissement de l’os appelé l’ostéoporose. L’ostéoporose est souvent responsable d’autres fractures (poignet, col du fémur, cheville, tassement vertébral) et touche préférentiellement les femmes après la ménopause.

Le phénomène, associé à une chute sur l’épaule le plus souvent, rarement sur la main, peut être à l’origine d’une fracture de l’extrémité supérieure de l’humérus.

Plus rarement, les fractures surviennent dans un contexte de traumatisme violent (accident de sport, accident de la voie publique), elles touchent alors plus souvent l’homme jeune..

Signes cliniques

La douleur est intense, il est impossible de lever le bras ou même de l’écarter du corps.
Un hématome peut parfois apparaître secondairement devant l’épaule et diffuser jusqu’au bras et même jusqu’au thorax. Il n’a pas de caractère de gravité quand il apparaît en 12 à 24 heures et qu’il diffuse lentement sans autre signe clinique : il ne fait que traduire le saignement lié à la fracture osseuse.

Très rarement, mais votre chirurgien le recherchera toujours, la fracture peut comprimer un nerf du membre supérieur ou une artère et entraîner une paralysie ou un défaut d’apport sanguin au membre supérieur : l’hospitalisation et le traitement en urgence sont alors nécessaires.

Quel traitement ?

FRACTURES SIMPLES
Ces fractures sont souvent simples (2 fragments), peu déplacées et traitées par un grand bandage coude au corps appelé bandage de Dujarier, que l’on garde de 3 à 5 semaines, en fonction de l’âge et de l’importance de la fracture.
Des radiographies avec consultation de votre chirurgien sont nécessaires à intervalles réguliers afin de dépister un déplacement de la fracture qui pourrait alors nécessiter un autre type de traitement.

Une fois l’immobilisation terminée, la rééducation est indispensable et doit être prolongée, souvent de 3 à 6 mois, avant de pouvoir récupérer une épaule fonctionnelle et indolore.
Dans les fractures simples, il n’y a souvent aucune séquelle et la fonction est récupérée sans difficultés.


FRACTURES COMPLEXES

Parfois, les fractures sont plus complexes (3 fragments et plus) et/ou sont très déplacées et peuvent alors nécessiter un traitement chirurgical.
Ce traitement varie d’une fracture à l’autre et dépend beaucoup d’une part de la complexité et du déplacement de la fracture, d’autre part de l’âge du patient.
Plus la fracture est complexe, plus il est difficile de l’analyser sur des radiographies simples. Votre chirurgien vous prescrira alors un scanner qui lui permettra de mieux analyser le nombre de fragments et le déplacement de chacun des fragments afin de choisir le meilleur traitement pour chaque type de fracture.

Quels traitements chirurgicaux peut-on utiliser ?
1° LES BROCHES: Traitement simple et rapide, elles sont réservées aux fractures déplacées du patient jeune (moins de 50 ans en général). Elles imposent une immobilisation complémentaire, bien tolérée chez le patient jeune.
Une ablation de matériel est indispensable, 2 à 3 mois après, une fois la fracture consolidée et la fonction de l’épaule récupérée.

2° LES BROCHES ET LES CERCLES: Les cercles peuvent être métalliques mais ils sont le plus souvent constitués de fils de gros diamètre invisibles à la radiographie.
Ce type de technique peut être utilisé dans des fractures déplacées du patient âgé, mais pas trop complexes car la tenue des fils et des broches chez le patient âgé dépend beaucoup de la qualité de l’os qui est parfois précaire à un âge avancé.

3° LES PLAQUES VISSEES.
Elles sont surtout utilisées dans les fractures du patient jeune. Certains modèles récemment développés sont plus facilement utilisables chez les patients plus âgés, mais leur emploi doit être bien codifié. L’ablation du matériel est rarement nécessaire au-delà de 50 ans ; il est souhaitable avant cet âge.

4° LES CLOUS
Ce sont des systèmes que l’on met à l’intérieur de l’os, en association avec des vis.
Ils sont très utiles chez les patients âgés, car ils ont une meilleure tenue que les broches et les cercles simples et ne nécessitent pas un abord chirurgical trop extensif , contrairement aux plaques par exemple , qui nécessitent d’exposer toute la fracture pour en effectuer la fixation. Cet avantage permet de diminuer les lésions du tissu autour de l’os (le périoste) crée par un abord direct, lésions qui peuvent être défavorables à la consolidation.
Ils sont particulièrement utiles dans les fractures à 2 fragments déplacées du patient âgé.


5° LES SYSTEMES D’OSTEOSYNTHESE CENTROMEDULLAIRE DIFFERENTS DES CLOUS
Certains systèmes permettent une stabilisation interne des fragments fracturaires et augurent de la possibilité d’une meilleure consolidation osseuse, en essayant de garder le maximum d’os possible (implant Bilboquet).

6° LA PROTHESE D’EPAULE POUR FRACTURE dite aussi « PROTHESE HUMERALE SIMPLE »
Elle reste très utilisée, en particulier dans les fractures les plus complexes
Ces fractures,comme les fractures de l’extrémité supérieure du fémur (fracture du « col » du fémur), sont fragiles lorsqu’on essaye de garder tout l’os avec un système d’ostéosynthèse. Pour ces fractures, il existe un risque de déplacement secondaire et de nécrose osseuse par disparition de l’apport vasculaire après la mise en place d’une ostéosynthèse.
Contrairement aux systèmes d’ostéosynthèse, la prothèse humérale ne conserve pas l’os de l’extrémité supérieure de l’humérus, mais en remplace une grande partie par un élément métallique (la prothèse), qui est cimentée dans l’humérus.

Il y a quelques années les résultats des prothèses d’épaule pour fracture, bons sur la douleur, étaient insuffisants sur la mobilité et la force. L’apparition de nouvelles prothèses mieux adaptées à la morphologie de l’humérus et non pas calquées sur les prothèses de l’extrémité supérieure du fémur, permettent à l’heure actuelle d’espérer de meilleurs résultats sur la mobilité et la force.
Toutefois, quel que soit le modèle utilisé, l’immobilisation est variable de quelques jous à 3 semaines, en fonction de la stabilité du montage chirurgical et la rééducation est longue (6 mois, parfois plus).
Le résultat dépend beaucoup de la qualité de l’os mais surtout de la qualité du chirurgien , qui doit être habitué à ce type de fracture (on ne peut y être habitué si on en opère moins de 10 par an), afin de régler au mieux la position de la prothèse par rapport à l’os,position qui conditionne le bon résultat final.

Peut on retrouver une fonction normale ?

C’est le but de tout traitement !!

Néanmoins, tout dépend de plusieurs facteurs :
– La complexité de la fracture


– L’âge du patient

– La capacité du patient à se prendre en main et à assumer une rééducation post-opératoire longue et parfois fastidieuse, mais totalement indispensable.

– La dextérité du chirurgien qui doit être habitué à ce type de fracture.

La réunion de tous ces facteurs favorables peut permettre de retrouver une épaule normale, c’est à dire sans douleur, de mobilité comparable à l’épaule saine et avec une force permettant les gestes de la vie quotidienne, du travail et des loisirs.
Si un seul de ces facteurs est gravement déficient (fracture très complexe, patient très âgé,incapacité à comprendre et à suivre la rééducation post-opératoire, chirurgien « insuffisamment entraîné »), l’épaule sera peut être indolore, mais sera rarement normale en terme de mobilité et de force.

– La capacité du patient à se prendre en main et à assumer une rééducation post-opératoire longue et parfois fastidieuse, mais totalement indispensable. – La dextérité du chirurgien qui doit être habitué à ce type de fracture.

La réunion de tous ces facteurs favorables peut permettre de retrouver une épaule normale, c’est à dire sans douleur, de mobilité comparable à l’épaule saine et avec une force permettant les gestes de la vie quotidienne, du travail et des loisirs.
Si un seul de ces facteurs est gravement déficient (fracture très complexe, patient très âgé,incapacité à comprendre et à suivre la rééducation post-opératoire, chirurgien « insuffisamment entraîné »), l’épaule sera peut être indolore, mais sera rarement normale en terme de mobilité et de force.

– La capacité du patient à se prendre en main et à assumer une rééducation post-opératoire longue et parfois fastidieuse, mais totalement indispensable. – La dextérité du chirurgien qui doit être habitué à ce type de fracture.

La réunion de tous ces facteurs favorables peut permettre de retrouver une épaule normale, c’est à dire sans douleur, de mobilité comparable à l’épaule saine et avec une force permettant les gestes de la vie quotidienne, du travail et des loisirs.
Si un seul de ces facteurs est gravement déficient (fracture très complexe, patient très âgé,incapacité à comprendre et à suivre la rééducation post-opératoire, chirurgien « insuffisamment entraîné »), l’épaule sera peut être indolore, mais sera rarement normale en terme de mobilité et de force.

En conclusion, ces fractures sont complexes et l’on peut tout y rencontrer, depuis la fracture très simple qui consolidera en 3 semaines d’immobilisation, jusqu’aux fractures les plus complexes qui nécessitent la mise en place d’une prothèse et une longue rééducation.
Seul votre médecin saura apprécier la gravité de la fracture et vous orienter vers l’une ou l’autre des diverses thérapeutiques.